Quelquefois, on a l’impression que nos comportements sont plus forts que nous… Impulsivité, hypersensibilité, explosion de colère, larmes spontanées, crispation, peur, angoisse, stress, tristesse, honte, indifférence, euphorie, … Une palette complète d’émotions, de sentiments et d’attitudes qui partent dans tous les sens…
C’est vrai, qu’il arrive que devant certaines situations, le cerveau se met sur « off » et que ce soit les émotions qui prennent le dessus sur la raison… La plus part du temps, le résultat n’est pas beau à voir ni pour l’autre ni pour soi-même… Mais est-ce automatique ? Dans le quotidien, n’y-a-t-il pas aussi bien des personnes qui ne s’énervent jamais, que des personnes qui s’énervent très vite et d’autres qui ne s’énervent que de temps en temps ? Que se passe-t-il à l’intérieur de soi ? Est-ce normal ? Est-ce que tout le monde a ce type de réactions ? Est-ce un manque de maîtrise de soi, une méconnaissance de soi, une blessure qui se réveille ou autre chose ?
Et si c’était possible de gérer 100% de nos réactions, de nos émotions et de nos pensées ? Vous savez être soi-même en toute circonstance, être à l’écoute de soi, se respecter, être en harmonie avec soi-même et donc avec les autres, … En bref, vivre sereinement avec son passé, son présent et son futur : aucun fantôme, aucune casserole, aucun boulet, aucune contrainte, aucune obligation et aucune peur de l’inconnu, sans tomber dans les pièges du quotidien. Est-ce un rêve ou une réalité accessible ? Et bien, la clef principale réside dans le fait de se connaître soi-même. Ça vous dit quelque chose : vos valeurs, vos croyances, votre estime de soi ou encore votre confiance en soi ? Toutes ces notions qui sont, en réalité, les piliers de notre personnalité.
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous renvoie vers l’article « Se connaître soi-même : un outil indispensable pour réussir ? ».
Comment l’esprit est-il construit ?
Pour aujourd’hui, allons faire un tour du côté des blessures qui, au premier abord, affaiblissent considérablement notre personnalité et encore plus lorsqu’elles ne sont pas conscientes. La première difficulté est que, dans notre culture, nous avons fait abstraction du développement personnel. Par exemple, à l’école, nous allons tout de suite apprendre les mathématiques ou le français, sans même savoir comment fonctionne notre cerveau et encore moins comment l’utiliser pour apprendre et grandir… Et je vous passe les détails vis-à-vis des émotions, du bagage transgénérationnel et de la construction psychologique d’un être humain… Au passage, l’éducation Montessori est beaucoup plus axée dans ce sens pour un meilleur développement de l’être grâce à ses atouts. La deuxième difficulté est qu’à cause de cette méconnaissance de soi, nos défauts, nos failles, nos blessures et nos faiblesses deviennent de vraies limitations quotidiennes. Et qui plus est lorsqu’elles sont inconscientes, cela devient alors une barrière invisible et infranchissable, mise en place par notre propre esprit. De ce fait, notre comportement paraît automatique et incontrôlable…
Alors qu’en fait, notre esprit grandit et se développe grâce à nos expériences. Cela paraît peut-être logique, dit comme ça, mais les conséquences vont encore plus loin ! Notre personnalité se construit de jour en jour grâce à des conclusions logiques tirées par notre esprit et issues des situations quotidiennes. Si la conclusion est positive, alors l’expérience sera un atout. Si la conclusion est négative (traumatisme, peur, choc émotionnel, …), l’expérience sera considérée comme une blessure et, dans un premier temps, comme une limite à ne pas dépasser. Et par la suite, elle sera intégrée dans son comportement comme étant quelque chose de normal. Mais comme notre esprit apprend tous les jours, il sait aussi transformer les événements négatifs en atout et dépasser ces propres limites pour avancer et construire sa vie.
Donc pour récapituler, si vous apprenez à mieux vous connaître et si vous prenez le temps de faire un petit travail sur vous-même pour transformer vos blessures en leçons et en apprentissages, alors votre personnalité et votre vie pourront évoluer, sans limite, dans le sens que vous aurez choisi. Vous serez capable de trouver systématiquement les solutions nécessaires pour atteindre vos objectifs. Et le tout, avec le sourire et la légèreté. Alors comment faire ? D’après Lise Bourbeau, une thérapeute canadienne, mondialement reconnue, il existe 5 blessures majeures qui conditionnent la construction d’un Homme. Plus de détails dans : son livre
Quelles blessures ?
Chaque jour, nous vivons des milliers d’expériences qui définissent qui nous sommes et l’évolution de notre personnalité. Généralement, les plus grosses blessures apparaissent durant l’enfance pour s’installer sur les fondations de notre caractère. Même si les parents font de leur mieux, ce sont le vécu individuel, l’interprétation personnelle et la compréhension des faits, propres à chacun, qui créent les blessures de l’être. Pour se protéger de ces dernières, l’esprit va mettre en place des masques de souffrance et tenter de colmater, en surface, les dégâts. Ce sont des compensations, des béquilles nécessaires pour maintenir un bien-être en soi (non obligatoire et non définitive).
1) Le rejet
- Rejeter : est le fait de repousser quelqu’un ou une situation afin de ne plus l’avoir dans sa vie ou à ses côtés. Généralement vécu avec le parent du même sexe.
- Vécu : « Je ne me suis pas senti accepté, désiré, choyé et aimé… »
- Croyances limitantes : « Je n’ai pas le droit de vivre ma vie. Le bien-être et le plaisir sont impossibles et interdits. Je n’ai pas vraiment de buts dans ma vie. Personne ne m’aime. »
- Émotions récurrentes : peur et tristesse
- Masque : la fuite = « Je m’isole, j’aime être ailleurs, plongé dans mes pensées, je crois que je n’ai pas le droit d’exister. Je suis perfectionniste et idéaliste. »
2) L’abandon
- L‘abandon : est le fait de ne pas vouloir s’occuper de quelqu’un ou d’une situation. Généralement vécu avec le parent du sexe opposé.
- Vécu : « Je ne me suis pas vraiment senti écouté, soutenu, compris ou entouré sur le plan affectif… »
- Croyances limitantes : « J’ai besoin des autres pour exister ! Je ne suis pas intéressant. Je n’arrive à rien tout seul. »
- Émotions récurrentes : tristesse et vide intérieur
- Masque : la dépendance affective = « J’existe à travers les autres car je n’aime pas la solitude. J’ai besoin d’attention et de soutien perpétuel venant des autres. ». Son rôle principal sera celui de la victime. Pour mieux comprendre les pièges de la dépendance affective (victime, sauveur et bourreau), je vous renvoie vers l’article « De l’amour au pervers narcissique : les manipulations affectives ».
3) L’humiliation
- L’humiliation : est le fait d’abaisser, de ridiculiser et de soumettre quelqu’un. Vécu avec un(des) parent(s) castrateur(s).
- Vécu : « Je me suis senti brimé dans mes envies et limité dans mes besoins de liberté. Je n’ai pas le droit d’avoir du plaisir… »
- Croyances limitantes : « Je ne suis pas digne. Je ne suis pas une belle personne. Je n’ai pas le droit au bonheur. Je suis obligé et contraint d’être malheureux. »
- Émotions récurrentes : dégoût, mépris, culpabilité et honte
- Masque : le masochiste = « Je cherche le plaisir, mais j’en ai peur, j’en suis indigne. Je préfère me sacrifier pour les autres. Mais je le vis très mal à l’intérieur de moi. ». Son rôle principal sera celui du sauveur. Pour mieux comprendre les pièges de la dépendance affective (victime, sauveur et bourreau), je vous renvoie vers l’article « De l’amour au pervers narcissique : les manipulations affectives ».
4) L’injustice
- L’injustice : est le fait de se sentir sous-estimé, non apprécié et non respecté à sa juste valeur. Qui ne croit pas recevoir ce qu’il mérite. Généralement vécu avec le parent du même sexe.
- Vécu : « J’ai manqué de tout sur le plan affectif. Mes parents sont insensibles et froids. Ce n’est pas juste ! »
- Croyances limitantes : « Je dois être parfait pour être aimé. Les émotions sont mauvaises. Ce n’est pas ma faute. Je ne suis pas à ma place. Je ne peux pas être moi-même. »
- Émotions récurrentes : colère, mépris, dégoût, critique et jalousie
- Masque : la rigidité = « Je suis exigeant envers moi-même et les autres ! Je passe pour être froid et insensible. Je suis très optimiste en surface, mais, au fond, je ne mérite pas d’être aimé et d’aimer. »
5) La trahison
- La trahison : est le fait d’arrêter d’être fidèle à quelqu’un ou une cause. Peut apparaître avec la naissance d’un autre enfant, un inceste, le complexe d’œdipe ou une promesse non tenue. Généralement vécu avec le parent du sexe opposé.
- Vécu : « On n’a pas répondu à mes attentes, on m’a menti, on a trahi ma confiance, on s’est servi de moi… »
- Croyances limitantes : « Je ne peux pas faire confiance. L’attachement fait trop mal. L’ouverture aux autres est trop risquée. Le mensonge est partout. Il y a toujours anguille sous roche. »
- Émotions récurrentes : colère, mépris, méfiance, état d’alerte, impatience
- Masque : le contrôle = « J’aime me sentir spécial, ce qui me donne le droit de contrôler les autres. Je n’aime pas vraiment l’engagement. Je peux être impatiente. Je suis responsable et fort. ». Ses rôles seront tantôt le sauveur, tantôt le bourreau. Pour mieux comprendre les pièges de la dépendance affective (victime, sauveur et bourreau), je vous renvoie vers l’article « De l’amour au pervers narcissique : les manipulations affectives ».
Quels antidotes ?
Sans guérison, le piège est que ce sont nos blessures qui nous poussent à attirer les mêmes situations et à reproduire systématiquement les mêmes attitudes et les mêmes schémas de comportement, remuant ainsi le couteau dans la plaie… Alors que le but est de guérir ces blessures afin de pouvoir grandir et évoluer. La guérison réside donc dans le fait de chercher le « Comment aller mieux » que le « Pourquoi je vais mal ». La force du « Comment » permet de transformer et avancer. La compréhension de nos expériences n’est qu’une question d’interprétation personnelle. 100% des blessures peuvent être refermées et guéries. C’est à vous de choisir ce que vous voulez en faire.
1) Le rejet
- Masque : fuite
- Besoins : appartenance, existence, amour
- Antidote : l’affrontement = faire face à la réalité de son être, en acceptant ses défauts et ses qualités.
- Guérison : s’aimer tel que l’on est, en se disant « Je t’aime » tous les jours et s’accepter grâce à des compliments quotidiens
2) L’abandon
- Masque : dépendance affective
- Besoins : attention, existence, amour
- Antidote : l’autonomie = découvrir ses propres compétences pour s’auto-guérir et vivre par soi-même. Le lien avec les autres n’est plus une nécessité, mais simplement un bonus.
- Guérison : apprendre à se faire confiance à soi-même, en s’encourageant, à être fier de soi, à travers les félicitations quotidiennes et à s’aimer tel que l’on est, en se disant « Je t’aime » tous les jours
3) L’humiliation
- Masque : masochiste
- Besoins : liberté, indépendance
- Antidote : l’estime de soi = redécouvrir que chaque être est une personne extraordinaire et qu’elle a le droit de créer son propre bonheur pour elle-même et par elle-même
- Guérison : s’encourager et se féliciter tous les jours pour chaque chose accomplie
4) L’injustice
- Masque : rigidité
- Besoins : liberté, intuition, émotion, être soi-même
- Antidote : la flexibilité = pouvoir se rouvrir au monde extérieur, sans souffrance ni crispation et en sachant que tout se passera bien
- Guérison : faire taire la critique intérieure, être positif, être fier de soi, à travers les félicitations quotidiennes et s’aimer tel que l’on est, en se disant « Je t’aime » tous les jours. Se reconnecter à son intuition, ses émotions, sa sensibilité et ses besoins pour être à l’écoute de soi
5) La trahison
- Masque : contrôle
- Besoins : confiance en soi, liberté
- Antidote : le lâcher-prise = être à sa place, se respecter soi-même et maîtriser les situations quotidiennes, de manière fluide et équilibrée et en étant à l’écoute de soi
- Guérison : apprendre à se faire confiance à soi-même, en s’encourageant et être fier de soi, à travers les félicitations quotidiennes
Exercice pour guérir vos blessures
Chaque être humain dans sa vie a vécu au moins une fois chaque blessure. Généralement, chaque personne est marquée plus profondément par 2 à 3 blessures (sur les 5). La blessure a pu être marquée par un seul événement, comme par une accumulation. Dans tous les cas, comme rien n’est figé chez un être humain, tout peut être guéri. Il suffit de le vouloir.
Faire votre guérison :
1- Choix personnel : toute guérison passe obligatoirement par le fait que ce doit être un engagement personnel de vous avec vous-même. S’il y a des contraintes et des obligations, cela ne fonctionnera pas
2- Acceptation : c’est tout à fait normal et humain d’avoir des blessures, qui peuvent être conscientes et inconscientes. L’humain est naturellement imparfait. Mettez votre égo de côté et acceptez que ces blessures fassent partie de vous, elles vous ouvriront la porte de la guérison
3- Se reconnaître : prenez quelques minutes pour relire les 5 blessures. Ecoutez vos émotions, votre ressenti et vos sentiments. Votre tête ne vous aidera pas. C’est votre cœur qui sait ce qui est juste et bon pour vous. Sinon, je vous invite à observer votre corps physique qui est généralement le premier bouclier que l’être humain utilise. Il est donc marqué par ces blessures :
Extrait du livre, de Lise Bourbeau
4- Pardonner : c’est accepter d’avoir vécu des situations pour mieux avancer et évoluer grâce à votre passé. C’est quitter votre rôle de victime pour devenir acteur de votre propre vie
5- Guérison : passer du jugement et de l’événement négatif à la leçon et l’apprentissage :
a) Laissez sortir les émotions conscientes et inconscientes, en lien avec votre passé
b) Prenez du recul pour avoir un nouvel œil sur votre vécu
c) Retirez les leçons et les apprentissages que votre expérience vous apporte
d) Refermez la plaie et tournez la page
e) Savourez votre guérison pour construire un futur encore meilleur que votre présent
Vous pouvez procéder de la même manière pour toutes vos blessures. Si vous souhaitez aller plus loin, je vous renvoie vers mon programme.
Pour apprendre à gérer vos émotions et votre hypersensibilité, je vous renvoie vers les articles : L’empathie, la compassion et l’hypersensibilité ? et Comment gérer vos émotions ?